Les déterminants de la qualité de vie au travail
Reconnaissance, bien-être au travail, rémunération, motivation, engagement… Quelles sont les attentes des salariés en matière de qualité de vie au travail en 2017 ? Malakoff Médéric dévoile son étude annuelle qui « sonde » la qualité de vie au travail et les attentes des salariés français en 2017. Ambiance et relations avec les collègues sont, selon cette étude, les critères indispensables pour une vie de bureau stable.
La qualité de vie au travail (QVT) est une thématique omniprésente depuis quelques années, au même titre que le bonheur au travail, dont on entend parler partout. Quels sont les éléments qui composent une qualité de vie au travail harmonieuse et équilibrée, quelles sont les conditions de la santé pour les salariés en 2017 ?
Le comptoir Malakoff Médéric de la nouvelle entreprise publie son étude annuelle qui sonde le moral et les attentes des salariés français. Premier enseignement : pour les salariés comme pour les dirigeants, l’ambiance arrive en tête des déterminants de la qualité de vie au travail. Pour trois dirigeants sur quatre, cette fameuse « QVT » sera d’ailleurs un sujet de préoccupation majeur dans l’avenir, notamment pour maîtriser l’absentéisme en entreprise : 34,1% des salariés se font porter pâles au moins une fois dans l’année (contre 32,6 % en 2015).
Après l’ambiance, quelles sont les priorités des salariés ?
La rémunération globale (pour 40 % des personnes interrogées), la reconnaissance au travail (38 %), et enfin, un équilibre rêvé entre vie professionnelle et vie personnelle (37 %).
Pour les dirigeants, ce sont les relations avec le supérieur hiérarchique direct qui constituent le deuxième déterminant de la QVT (45 %), suivie de la rémunération globale pour 42 % d’entre eux et de la reconnaissance (40 %).
L’étude pointe également du doigt des priorités « générationnelles » : si l’ambiance et les relations avec les collègues restent le premier critère de QVT quel que soit l’âge des salariés, ce déterminant perd de l’importance avec le temps : il passe de 53 % chez les moins de 30 ans à 45 % chez les salariés de 50 ans et plus. Il en va de même pour la sensibilité à l’environnement de travail : 35 % chez les moins de 30 ans contre 24 % pour les plus de 50 ans.
L’étude dévoile cependant une courbe qui augmente progressivement au fil des années : le besoin de reconnaissance. Ce besoin vital – que l’on pourrait qualifier de « carburant » – passe de 34 % chez les moins de 30 ans à 42 % chez les 50 ans et plus. Selon 32 % des sondés, la reconnaissance est l’axe « prioritaire » d’amélioration de la qualité de vie au travail. Quelle forme prend cette reconnaissance ? Pour les salariés, le premier signe est la valorisation financière de leurs efforts et succès (62 %), agrémentés de félicitations lorsque leurs résultats sont satisfaisants (pour plus de 50 % d’entre eux). Un simple « bonjour » de la part de leur supérieur hiérarchique arrive en troisième position (57 %), alors qu’il constitue le premier signe de reconnaissance pour les dirigeants (pour 80 % d’entre eux). Enfin, les perspectives d’évolution professionnelle n’arrivent qu’en cinquième position des critères de reconnaissance pour les salariés (selon 48 % des personnes interrogées).
La conciliation des temps de vie, deuxième déterminant de la qualité de vie au travail pour les managers (44 %) et les cadres (42 %), semble devenir une gymnastique de plus en plus complexe. Elle demeure une source de difficultés pour 34 % des salariés (contre 27 % en 2009). Les principales explications à cette situation sont liées aux conditions de trajet, difficiles pour 48 % des salariés interrogés, et supérieures à une heure pour 45 % d’entre eux. Autre cause dans l’ère du temps : la difficulté de déconnexion met également en péril cet équilibre si difficile à trouver : 31 % des salariés interrogés déclarent consulter régulièrement – matin, soir et week-end – leurs mails professionnels en dehors du travail. Un chiffre en hausse depuis 2016, qui augmente significativement chez les managers (47 %) et les cadres (48 %).
Et qu’en est-il de la fatigue liée au travail ?
Le nombre de salariés qui déclarent que leur travail est à la fois physiquement et nerveusement fatigant est en baisse par rapport à 2009. 45 % des salariés déclarent leur travail physiquement fatigant (contre 54 % en 2009) et 67 % le considèrent nerveusement fatigant (contre 72 % en 2009). Une bonne nouvelle. Mais parallèlement, 42 % des salariés estiment que la cadence du rythme de travail a accéléré, et 46 % estiment ne pas pouvoir travailler au même rythme dans 10 ans. En d’autres termes : ils sont convaincus que cela va encore empirer…
La fatigue physique sur le lieu de travail diminue. En 8 ans, les entreprises semblent avoir réalisé des efforts en matière de prévention des risques professionnels et 5 (d’) évolutions du travail. Résultat : 31 % des salariés déclarent effectuer des gestes répétitifs, alors qu’ils étaient 39 % il y a huit ans. Amélioration également du côté des machines : 22 % des salariés travaillent sur des machines pouvant les exposer à des blessures (contre 31 % en 2009). Une autre bonne nouvelle du côté de la position de travail : 29 % déclarent rester trop longtemps debout ou autre posture pénible, contre 34 % dans l’étude réalisée 8 ans auparavant.
Les actions de prévention des risques physiques liés à l’activité de travail, semblent selon cette étude, porter leurs fruits. Les axes de progression pour améliorer la qualité de vie au travail demeurent dans aspects relationnels, de reconnaissance et d’équilibre des temps de vie. Sur ce dernier particulièrement, l’intrusion du travail dans la vie personnelle à travers les outils numériques demeure encore un sujet de préoccupation majeur, qui sera certainement limité par les mesures gouvernementales prises récemment sur le droit à la déconnexion.
Etude Malakoff Médéric menée auprès d’un échantillon représentatif (secteur, âge, genre, taille d’entreprise et statut) de 3 500 salariés et 500 dirigeants du secteur privé. Recueil des données respectivement en ligne et par téléphone durant le mois de mai 2017
SOURCES : Éditions Tissot